Brest, 31 décembre 2014, 23h30: Tous au lit!
Brest, 1er janvier 2015, 2h30; Debout tout le monde!
Pas de quoi faire un flan avec le nouvel an. C'est pas comme si subitement tout allait changer. Ou alors faut faire la fête tous les soirs et se souhaiter que tout s'améliore dès le lendemain.
En fait, je suis (vraiment) con: c'est exactement ce que font les gens normaux...
Bref, peu importe.
Nous sommes le 2 janvier 2015, il est 9h14, les fenêtres sont ouvertes et j'ai mon bonnet Grimbergen sur la tête. Je me suis dit que pour une fois j'allais écrire quelque chose sans me censurer. Remarquez, c'est un peu ce que je veux faire à chaque fois mais je finis par ne rien publier.
Avez-vous pris de bonnes résolutions?
Moi pas. Il y a trop à faire et à changer. Mais hey, je n'ai pas mal commencé mon année non plus! Etant donné que j'étais en repos ces derniers jours, j'en ai profité pour ranger quelques trucs, en virer d'autres (si si, c'est possible), nettoyer et dépenser l'argent du père Noël. Du coup mon appartement est dans un bordel sans nom, mais il est un peu moins sale.
Aujourd'hui, je retourne bosser. Et autant le dire avec des mots qu'on comprendra tous: ça me fracasse le cul en mille morceaux. Faut bien comprendre que, dans le meilleur des cas, j'ai l'espoir de juste me faire chier pendant 8h. Dans tous les autres cas, je vais devoir supporter le contact avec des vieux, des détraqués (qui cherche réellement un réveil qui sonne pendant une heure?), et des pauvres. Notez que les combinaisons sont possibles.
Alors oui, oui, mille fois oui, il faudrait que je reprenne mes recherches (d'emploi), si possible ailleurs (au soleil, pitié). Mais, obtus que je suis, je commencerai plus tard dans l'année.
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En fait c'est ça. Mes yeux se sont perdus dans le vide alors que je regardais dehors en tentant de m'arracher un morceau de peau sans me détruire la moitié du doigt. C'est ça: je ne laisse pas/ne peux pas laisser/n'arrive pas à laisser/whatever de place à l'éventualité d'un changement parce que je fais en sorte que tout soit réglé, canalisé, maîtrisé.
Je n'avais pas prévu de faire du tri, ni du nettoyage. Je n'avais pas non plus prévu de passer des heures dans Ikea, et encore moins d'en ressortir avec les bras chargés. Ca s'est fait comme ça; selon moi parce que je n'étais pas pris en otage par un putain de taf à la con (la virulence est toujours de mise en 2015). D'ailleurs, j'ai certainement passé moins de deux heures (par jour) à jouer.
Voyez-vous, j'ai acheté deux bambous. Déjà par nostalgie, mais également parce que ces deux là n'avaient plus d'eau. D'ailleurs l'un d'entre eux est tellement mal en point que je ne sais pas trop s'il va s'en remettre. Mais ce n'est pas important.
Je sais que mes neurones miroir (faut-il mettre un "s" à miroir, ou pas?) déconnent. D'un autre côté, ça fait maintenant plusieurs semaines que je m'arrête devant les crabes/araignées dans les différents magasins que je visite pour me distraire. Et le sapin décoré, dans le hall, quelqu'un y pense?
Non, tout le monde passe devant et s'en tape. Ils sont là, sur de la glace, à attendre. Et, si je ne me trompe pas, à attendre d'être jetés dans de l'eau bouillante. Mais bon, comme ça ne fait pas de bruit, hein... Et le sapin pareil. Il était tranquille, à vaquer à ses occupations de sapin, et puis un gars est arrivé, et à dit: "toi, je te coupe ta race, contre un honorable pourcentage du SMIC". Puis on l'a mis là, avec des merdes brillantes un peu partout sur la tronche.
Bon bref, j'ai fini de faire mon hippie à deux balles.
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L'amour, c'est incontrôlable et volatile.
J'aime McDo. Mais lui et moi on a ce point commun de croire que tout est acquis pour toujours. Alors, évidemment, il arrive un moment où McDo et moi on fait défaut. Une fois, deux fois... Et un jour, c'est la déception de trop. L'année dernière (2013 actually), à Noël, alors que tout le monde, et notamment les employés du Mcdo, dégustaient de la dinde en famille, je me suis tourné vers un autre. Lui, il était ouvert et m'a chaleureusement accueilli. Depuis, je ne vais plus que chez Quick. J'ai craché dessus pendant des années, mais au final j'y trouve très, très largement compte. Et cette année, même motif, même punition, j'ai mangé au KFC pour fêter le nouvel an, puisque Quick était trop occupé à se bourrer la gueule.
Tout ça, évidemment, c'est une caricature médiocre, mais à mon avis il y a quand même un fond de vérité. Et j'en suis le premier contrarié. M'enfin, la fin de l'article approche et je n'ai pas encore chouiné sur bouhouhou à quel point je suis malheureux dans ma vie, gnagnagna.
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En réalité, je ne pense pas être malheureux. Je pense pas qu'être triste quelques minutes tous les jours, même si ça fait maintenant des années que ça dure, ce soit du malheur. Sinon clairement faut envisager le suicide. D'ailleurs, on pourrait s'inquiéter du fait que j'ai donné mon Galaxy S5 à mon frère, "pour Noël" (parce qu'apparemment, un des symptômes des personnes fortement en dépression se séparent des objets de valeur). Qu'on se rassure, ce n'est ni par altruisme ni par gentillesse ou quoi que ce soit dans le genre, c'est uniquement parce que (ça tombait bien) je "devais" changer de téléphone. Alors oui, j'ai maintenant un téléphone ultra-merdique, ce qui est à l'opposé parfait de ce que j'ai habituellement, mais, comme pour ce poste de vendeur de merde de sa race à la con de chie, j'en ai besoin.
Je terminerai donc là dessus (et faut pas croire, c'est très, très mûrement réfléchi): parfois, ce dont on a envie ne correspond pas à ce dont on a besoin.
Sur ce, bon appétit (c'est pas l'heure, mais j'ai envie de manger).