Quand je sors, je fais toujours un détour avant de rentrer. Ca ne sert absolument à rien. Je ne trouve rien de ce que j'aimerais trouver, et si je trouvais quoique ce soit, ça ne me conviendrait aucunement. Pourquoi, alors?
Je sais pas. Les gens m'apprécient. Je fais "oui" de la tête, en souriant, pendant qu'à l'intérieur, j'ai l'air d'une poule qui a trouvé un couteau.
Je vais aller me coucher.
Rien ne l'est. Sauf ma connerie.
La vie est courte, tho.
Me fait dire que je dois publier ce que je censure puisque de toute façon personne ne me lit.
Me fait dire d'autres trucs que je ne dirai pas ici parce que j'ai oublié.
Par comodité, je pourrais être une autre personne.
Le problème, c'est le sens.
Le sens, c'est les sens.
Finalement, je me suis relevé pour publier.
Oui parce que... je me suis levé pour écrire, puis recouché pour finir de regarder une vidéo, puis tourné et retourné dans le lit, puis relevé pour publier.
Après tout, qui s'en souviendra, dans... disons 100 ans?
En plus, maintenant, je sais qui me lit, et surtout, surtout, qui ne me lit pas.
Maintenant je vais aller jouer, boire du café froid, et retourner me coucher.
Il, et peu importe qui il est, doit être seul. C'est pour son bien.
Il doit être seul parce que les gens, volontairement ou pas, mettent en évidence tout ce qui ne va pas chez lui.
Mais en réalité, être seul n'y changerait pas grand chose. Parce qu'il est fou.
Etre fou, c'est aussi horrible que facile.
Au début, quand on est "normal", disons qu'on marche sur un chemin (ouais, encore des chemins). Et à un moment, car c'est la vie, il y a de la boue. Alors on fait un pas sur le côté, histoire de poser le pied sur un truc sec, où on ne va pas glisser et se viander. Mais il continue de pleuvoir, et ça devient de plus en plus compliqué d'avancer. Alors on se décale, on se décale. Et finalement, au bout d'un moment, on n'est plus sur le chemin, et marche toujours de travers.
Comme le bambou torsadé.
Je faisais un rêve étrange et agité.
Bruit.
J'ouvre les yeux. Noir.
Bruit.
Mon cerveau m'informe que ce sont des voix, mais n'arrive pas à distinguer s'il s'agit d'hommes ou de femmes. Les gars, peu importe qui ils sont, ont réussi à traversé les murs épais et la dalle en béton. Chapeau.
Je suis réveillé. Sans avoir besoin de me retourner pour regarder, mon bras décrit un mouvement étrange et ma main vient parfaitement se poser sur mon téléphone portable, attendant sagement sur l'autre oreiller.
0h44. Putain... Bon, bon bon bon.
Mes cuisses me font mal. Connard de merde. Mes cuisses me font mal, et mon ventre aussi. Je me mets en tailleur, toujours allongé, et je réajuste l'élastique de mon caleçon.
Je suis parfaitement agacé, et je sais qu'en insistant un peu je vais réussir à me lever.
Un truc "brille" à côté de moi.
C'est le cadre dans lequel j'ai glissé quelques photos à la taille inadaptée. Je savais en l'achetant que ça n'allait pas aller, mais j'avais fait une croix sur l'éventualité de trouver un cadre à la bonne taille.
Mes yeux sont maintenant habitués à la luminosité. Je peux aisément distinguer, depuis mon lit, l'araignée sur le balcon. Une petite tache noir sur un fond orange, uniforme et dégueulasse. Comment un ciel peut-il être à la fois si moche et si étrangement coloré? Bref.
Je n'ai pas besoin de regarder le cadre pour voir les photos. Je sais où est quoi. Et comme d'habitude, je n'ai pas besoin de dire à mon cerveau de s'évader. Le paysage d'un des clichés apparaît très distinctement dans ma tête. C'est trop tard, je suis ailleurs.
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