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8 avril 2015 3 08 /04 /avril /2015 17:21

Mon inestimable Prosper,

 

Dans quelques jours, tu vas quitter cette ville, et s'en ira avec toi ma principale raison de rester ici. Depuis presque trois ans maintenant, je redoute cet instant. C'est vrai, je suis restée par orgueil et par contrainte financière, mais, et je ne m'en suis jamais caché, je suis surtout restée pour être là pour toi en cas de besoin. Mais peu importe.

 

Comme tu as pu t'en apercevoir, j'ai fait mon possible pour rester discrète et silencieuse, même s'il est bien sûr toujours possible de m'entendre me plaindre en tendant l'oreille. Mais là, vois-tu, j'ai bien peur que nos vies respectives, et leurs changements, ne nous séparent pour de bon. Cette lettre n'ayant pour autre but que celui de te dire ce que j'ai sur le coeur, sache que la perspective d'être totalement coupée de toi me fait particulièrement souffrir.

 

Je suis désolée de t'infliger une telle lecture, mais je te livre ici une partie des réflexions que j'ai pu avoir au cours de ces derniers mois.

 

Je ne sais pas où vont les regrets quand on meurt, mais j'aimerais autant que possible me libérer de tout ce que je garde enfoui quitte à empoisonner mon quotidien. Et puis, j'ai bon espoir, compte tenu des horreurs qu'on peut découvrir tous les jours dans le monde, que tu te remettes rapidement de toutes ces bêtises.

 

Je n'ai pas le niveau littéraire requis pour exprimer convenablement le bonheur que j'ai ressenti pendant ces années à tes côtés, aussi je ne m'étalerai pas davantage. Tous les jours j'ai eu une pensée pour toi, et encore aujourd'hui je suis immensément triste que tout soit fini. Néanmoins, et je dis ça sincèrement, penser que tu es plus heureux depuis ton départ me rend heureuse en retour. Je t'imagine rire, voire sourire, jouer du triangle, faire un banana-split... Et ça me va.

 

Tout ce que je souhaite avant que tu ne disparaisses, c'est faire ce que je n'ai pas osé te demander plus tôt pour ne pas perturber ta vie: te serrer dans mes bras une dernière fois. Te laisser partir correctement.

 

Rien ne t'oblige à céder à mon égoïsme, évidemment. Je n'ai ni gardé ni nourri de sentiment négatif à ton égard, et ce n'est pas cet éventuel refus qui y changerait quoi que ce soit. Je tiens à toi d'une manière probablement inconditionnelle, et c'est tout ce qui restera.

 

En espérant ne pas avoir abusé de ton temps, je t'adresse, mon très estimé Prosper, mes sentiments les meilleurs.

 

Ta dévouée et redevable Constance.

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